– Selon-vous qu'est-ce qui menace la langue et qu'est-ce qui la « sauve » ?
– Ce qui menace la langue, c’est de la mépriser trop ou de la maîtriser pro. Ce qui la sauve, c’est qu’elle est bien plus forte que ce que chacun en fait. Par ailleurs, la réponse à votre question est un long rire sardonique, provoqué, comme nul ne le sait, par la renoncule de Sardaigne (trop rare tentative pour ranimer l’adjectif sardonique).
– Et votre propre langue, qu'avez-vous à en dire ?
– Je me sens mal à l’aise dans ma langue, affirmation qui peut sembler une affèterie quand on a fait profession de son maniement. J’ai toujours une tournure anglo-saxonne en tête, reliquat d’une enfance londonienne, un doute sur l'ordre d’une phrase, et une insatisfaction du premier mot venu. J’ai la sensation que tous mes textes sont inachevés, presque abandonnés. Une espèce de doute d’autodidacte. Par ailleurs, la réponse à votre question est.
– Quel événement et/ou quelles rencontres ont façonné votre langue et qu’est-ce qui la nourrit au quotidien ?
– Oui-Oui et la voiture jaune, que j’ai relu récemment et ça ne résiste pas. Puis Rabelais, Gary, Vian, Queneau, dans le désordre. Par ailleurs, la réponse .
– Nous vous avons proposé de venir au Rond-Point "rattraper la langue"... Comment allez-vous vous y prendre ?
– Vous allez voir, vous allez en rester sur le cul. C’est du tizingue, comme on dit en français. Par ailleurs.