Il y a un rapport marrant à établir entre le progrès et le fait de glander, la glande : le progrès permet la glande. Ce qu’il y a de marrant dans ce rapport c’est que la révolution est la mère du progrès et donc de la glande : c’est inscrit dans les astres puisque la terre révolutionne autour d’elle-même et progresse révolutionnairement autour du soleil. Le premier progrès, le progrès inéluctable, c’est la promenade d’un an de la grosse masse terrestre à travers l’univers ; la terre progresse et révolutionne, et c’est ça qui est marrant pour celui qui glande suffisamment pour s’en apercevoir. Le glandeur juste est le glandeur qui surfe sur la révolution terrestre en sachant bien que ce progrès-là, on ne l’arrête pas ; la juste glande c’est arriver à exister juste dans l’axe du progrès planétaire cosmique inéluctable et évident : c’est l’évidence logique du vivant. Tout ce qui est vivant s’articule à ce progrès que l’on n’arrête pas, même cet étonnant produit de la nature qu’est le progrès technologique. Le noyau dur du vivant est donc révolutionnaire et progressiste, bonne nouvelle, il ne reste plus qu’à plier les enjeux de la carapace techno-scientifique à l’évidence de la juste glande biohardcore et le tour est joué.
Avec des dessins de Chloé Schuiten