On ne choisit pas sa famille
- Bonjour, que puis-je faire pour vous ?
- Je voudrais des cousins. Quatre ou cinq cousins. Comprenez, je n'ai pas eu la chance d'en avoir et ça me manque, pour la complicité et tout.
- Il y en a un peu plus, ça ira quand même ?
- Oui, oui, très bien... ah non, mais celui-là, il est tout petit ! Que voulez-vous que j'en fasse ?
- C'est vendu par lots, monsieur. On ne choisit pas sa famille. C'est connu.
- On ne choisit pas sa famille ?
- Non, monsieur. On choisit ses amis.
- Les miens, laissez-moi vous dire que je ne les ai pas vraiment choisis.
- C'est votre problème, monsieur.
- Tout de même, je trouve qu'on devrait pouvoir choisir sa famille. Après tout, la famille est le fondement de la société. Et qui bien choisit son fondement mieux bâtit sa maison.
- Bon. Ok. Je reprends le tout petit. Mais c'était le rigolo de la famille, celui avec lequel vous auriez des souvenirs de bêtises de gosse. Celui qui vous aurait emmené faire les 400 coups. A la place, je peux vous mettre une cousine très religieuse.
- Je ne pourrais pas avoir plutôt une cousine un peu...
- Un peu... ?
- Ben je sais pas, elle aurait deux ans de plus, elle m'aurait appris des gros mots et à cracher et puis elle m'aurait montré ses seins, aussi, quand on était petits et puis on aurait une grande complicité parce qu'elle ne s'entendrait pas trop bien avec ses parents ?
- Vous avez vu ça dans un film français ? Non, on n'en fait plus, des comme ça.
- Bon ben, je sais pas, mettez-moi quand même le cousin tout petit.
- Il vient de partir, monsieur, dans une famille bretonne.
- C'est très contrariant.
- Oui. - Bon et en beaux-frères, qu'est-ce qu'il vous reste ?