Utilisant le carambolage délirant de séquences et d’événements de plateau, nourris par une connaissance aiguë de ses techniques et de ses potentialités, Hervé Blutsch, avec
Ervart ou Les Derniers Jours de Frédéric Nietzsche, réconcilie le théâtre et son public. Il sait nous prendre par surprise. Les attentats, les bombes, les explosions qu’il nous montre, avec un angélisme à peine cultivé, ne sont pas ceux que l’on attendait, ceux dont on nous parlait, ceux qu’on nous montrait. Le
burlesque et l’effroi se partagent l’inattendu et ses éclats.
Ervart est une balade de fous, une fugue, un jeu à bout de souffle, une farce et une tragédie mêlées, c’est-à-dire une grande comédie. C’est dans un espace quasiment vide que les corps, les voix et le jeu d’une troupe éclectique habitée, pourront piloter cette machine à jouer.
Laurent Fréchuret