
Dans la famille des flibustiers en chef, il n’était pas concevable de ne pas saluer le père Blaise. Frédéric Sauser, dit
Blaise Cendrars (1887-1961) est le roi de la cour des miracles. Il fut, entre autres, vendeur de cercueils, cultivateur de cresson, apiculteur, trafiquant de couteaux et de tire-bouchons. Il fut surtout poète, aventurier, légionnaire, éditeur, découvreur de talents. Il a tout fait avant les autres. À quinze ans, il part en train jusqu’à Moscou puis traverse l’Eurasie en Transsibérien. Il laisse ensuite un bras dans le ventre de putain de la Grande Guerre. Après la Légion, c’est le journalisme. Il traverse le monde. Habite dans une chambre de bonne à Londres avec Charlie Chaplin. Fait découvrir l’Afrique aux Surréalistes. Fait découvrir Henry Miller à la France alors que l’Amérique considère encore cet auteur comme pornographe. Il est le poète du bras gauche. Le premier Beat du 20è siècle. L’ami de tous les peintres. De tous les fous. De tous les prisonniers. De toutes les putes. Des Nègres. Des clodos. Le plus grand suceur de mégot du monde. À jamais pour la braise et les cendres.