
Elle s’est éteinte cette nuit, envolée au
paradis. Sa disparition soudaine, inéluctable pour son âge, nous a brutalement
plongés dans le vide et le chagrin, surtout les enfants. Même le chien ce matin
affichait un petit air sentencieux.
D’après le médecin, son décès est le fruit
d’un processus endogène tout à fait naturel. Il n’y avait rien à faire.
Ces derniers temps, son état d’aphasie de
plus en plus préoccupant, prémices avant-coureur d’une vie qui s’achève, nous
avait préparé à la terrible nouvelle. Mais tant qu’une étincelle de vie
continue d’éclairer nos cœurs alors même la raison reste aveugle et sourde face
à toute idée de disparition.
Quelle personnalité et quelle vie tout de
même ! Tout le monde lui était attaché, pas un repas, pas une soirée ne se
déroulait sans sa compagnie. S’il m’arrivait parfois et souvent même de morigéner à son encontre, jamais je ne
me sentais capable de la quitter.
Malgré ses démences, son langage parfois
outrancier et cette manière terrible qu’elle avait de tout le temps radoter,
elle va, c’est sûr, terriblement nous manquer. Dans le codicille de ses
pensées, je me suis tout de même permis de récupérer les piles de sa
télécommande.
Bref, notre télé est morte un dimanche
matin et on est bon pour en changer.