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Le 26/11/2013
La schizophrénie
Les maladies gênantes #1
Depuis toujours, Jean-Claude voit Vercingétorix. Régulièrement, celui-ci lui raconte la vie quotidienne dans la hutte, la camaraderie autour d'un tonneau de cervoise, la tension avant la bataille. Durant l'enfance, cette intimité permet à Jean-Claude de faire un excellent chef de bande, guidant ses camarades dans des guérillas secrètes. Plus tard, il devient archéologue, spécialiste de l'Antiquité tardive. Il jouit d'une solide reconnaissance dans les cercles d'historiens pour ses travaux sur les marches septentrionales de l'empire romain. Mais Vercingétorix peut se montrer bien encombrant. Ainsi, les soirs d'orages, Jean-Claude se prend régulièrement à invoquer Taranis en hurlant, et il ne peut s'empêcher de tirer les tresses des petites filles devant les écoles. Tout bascule le jour où Jean-Claude rapporte du laboratoire de chimie des armes anciennes qu'il est allé faire dater. Au coin du stade, il tombe sur une bande d'ultras, qui l'agressent du fait de ses cheveux noirs, de son teint méridional et de son nez auguste. Comme les vandales le pressent, se montrent menaçants, Jean-Claude dégaine une lame antique et les étripent en invoquant les dieux du sang. Quand il arrive sur les lieux du massacre, le brigadier Sturbu trouve un quidam halluciné, qui, après un instant de surprise, plante son regard droit dans le sien et lui dit : « Tu quoque, mi fili ».
 
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Le 03/04/2012
 
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Le 21/01/2014
Morceau de de sucre et petite côtelette
Le morceau de sucre désigne les applaudissements que reçoivent certaines vedettes dès leur entrée en scène. Elles marquent alors un temps d'arrêt afin de mieux jouir de cette reconnaissance du public. Mlle Mars, l'interprète préférée de Victor Hugo, ne commençait à jouer qu'à partir du moment où elle avait eu son morceau de sucre... La locution, qui n'est plus guère employée aujourd'hui, est révélatrice de la manière dont on considère un(e) comédien(ne) : comme une bête de cirque qui doit être stimulée, flattée avant de faire son numéro. C'est le chien savant qui, au cirque, reçoit un morceau de sucre tandis que la carotte est réservée au cheval et le morceau de viande crue donné au bout de la canne à viande est dévolu aux fauves. Le théâtre, avant le cirque, a proposé des chiens savants. Le Théâtre des Funambules, où se produisait le mime Deburau, fut appelé le « Théâtre des chiens savants ». Ils étaient costumés en tenue grand siècle : marquis à museau noir, duchesses à pattes blanches. Nicolas Brazier, dans l'une de ses chroniques (1837), présente le tableau suivant : « Ces artistes à quatre pattes jouaient un mélodrame émouvant, dont l'héroïne était une jeune princesse russe enfermée dans un château par un tyran farouche et que son fiancé voulait délivrer. La princesse, jolie épagneule à longues soies, se promenait mélancoliquement sur la tour, au pied de laquelle rôdait, langoureux et triste, le prince son fiancé, appartenait à la race des caniches. Tous deux aboyaient tendrement leur amour. » Le cheval, lui aussi, devait jouer un grand rôle parmi les animaux devenus comédiens. Nicolas Brazier de poursuivre : « acteurs modestes qui, pour appointements, ne demandent qu'un picotin d'avoine ; pour scène un manège, pour costume une selle, pour feux deux ou trois morceaux de sucre et pour souffleur un fouet de poste. » Le morceau de sucre, qui contient l'idée de numéro – de cirque – ne convient pas à notre époque qui, depuis les années 70, privilégie l'esprit d'équipe. Il est pourtant toujours en vigueur dans les théâtres de boulevard. Il n'empêche que les acteurs apprécient la petite côtelette. C'est quand, leur prestation terminée, ils reçoivent les applaudissements du public. Ils rentrent alors en coulisses en buvant du petit lait et en disant : « ce soir, j'ai eu ma petite côtelette ! » On dit aussi : avoir des côtelettes. Si le morceau de sucre n'a plus les faveurs du vocabulaire du théâtre, la petite côtelette, qui procède moins du vedettariat que de la qualité du jeu, perdure, surtout auprès des vieux briscards.
 
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